Historique

LES ORIGINES DE GAZERAN

Le nom de la Commune a évolué avec le temps. Ce fut d’abord Waswing, preuve d’implantation des Francs. Elle est devenue Waswinganum puis Gaseren, Gaserent, Gasserend, et enfin Gazeran. Gazeran s’abritait au pied d’un château fort qui constituait un élément du système défensif des Montfort qui fut actif au XI siècle.

Les seigneurs de Gazeran sont connus dès le commencement du XI siècle dans la personne d’Adelilme. Ce dernier fit élever son fils Amaury par les moines de Saint Evroult (Saint-Chéron) sur le prix de la dîme de Puseolis. Ce fils, devenu prêtre, donna à sa mort cette dîme à Sainte-Marie de Maule en 1076 selon le témoignage d’Orderic de Vitel.

Thierry de Gazeran, l’un des plus grands seigneurs de son temps suivait le cours de Louis le Jeune et signa la charte de commune accordée à la ville de Compiègne avec Guy le Bouteiller de Senlis et Anseau de l’Isle.

Simon de Gazeran figura en 1181 comme témoin des deux chartes du prieuré de Brethencourt, délivrées par Simon III de Montfort. Il signa jusqu’en 1213 beaucoup de chartes de Simon III. Sa fille se fit religieuse à Yerres et il donna à l’abbaye le moulin de Gazeran comme dot.

En 1209, Mainier de Gazeran prend comme cens l’abbaye d’Yerres ce même moulin de Gazeran pour 6 muids de seigle et redevance annuelle et 20 sous parisis par an.

Mainier, seigneur de Gazeran notifie que son fils Simon de Gazeran, chevalier, et son épouse ont ratifié la donation faite aux Vaux de Cernay par Mathilde, femme de Mainier de 1 muid de blé à prendre sur sa grange d’Ossonville ou Ouarville (Eure-et-Loir).

Mainier donna aux Moulineaux (ancien prieuré de Poigny) 1 muid de blé sur le moulin de Gazeran.

En 1226, Mainier ne vivait plus, Simon de Gazeran, chevalier donna aux Vaux de Cernay un demi-muid de blé à prendre annuellement sur sa grange d’Ossonville à la Toussaint de chaque année.

Simon de Gazeran fut le bienfaiteur d’un grand nombre d’abbayes et de prieurés. Pour terminer une vie consacrée aux bonnes oeuvres, il se croisa avec Saint-Louis et finit son existence en Terre Sainte en l’an 1270, la même année que celle de la disparition de Saint-Louis.

La famille Simon resta en possession de Gazeran. En 1307, le châtelain de la maison de Saint-Priest (Eure-et-Loir), propriétaire de vastes domaines près de Tours encourut la disgrâce du chapitre de Notre Dame de Chartres pour avoir appréhendé au corps un homme que les chamoines disaient de la famille Simon.

Sur la fin du XIV siècle, l’héritier de Gazeran porta cette châtellenie avec celle d’Ouarville à la maison de Prunelay ou Prunelé (ancien château disparu d’Eure-et-Loir), originaire des Portes, près d’Etampes.

Cette famille a possédé Gazeran jusqu’en 1706 et Ouarville jusqu’à la fin du XIX siècle. Puis le château est devenu propriété du Comte de Toulouse en 1708. Il cessa de l’habiter et utilisa les pierres à Rambouillet. Sur les ruines fut rétabli le château actuel au début du XIXème siècle par la famille Hache.

Le Château Fort

La forteresse de Gazeran avait été bâtie par ses premiers sires sur une double enceinte en terrasse irrégulière flanquée çà et là de tours défensives.

Du château fort, il ne reste plus actuellement que quelques éléments de courtine et une tour-porte carrée à herse et vantaux datant du XII siècle, située dans l’actuelle rue de l’église. Le colombier, actuellement propriété privée, date du XV siècle, le clocher datant du XIIIème siècle.

L’Eglise

L’église de Gazeran est une construction qui semble remonter aux dernières années du XI siècle. Le portail en voûte surbaissé ainsi que la nef collatérale gauche ajoutée à la principale, initialement unique, sont des travaux du XI et du XVI siècle, le clocher datant du XIII siècle.

Les fenêtres à flammes montrent au niveau de leurs parties supérieures quelques débris de vitraux figurant le Père Eternel, Adam et Eve dans le paradis terrestre avec cette inscription : Nequaque morte moriemini ».

Le clocher, situé au Sud de la nef, est flanqué de contre-forts et d’une tour escalier. Il se couvre d’un toit en double hâtière.

On lisait sur la cloche jusqu’en 1945 :

JE FUS A GAZERAN FAITE POUR DIEU ET NOTRE DAME
SERVIR, ET FUT NOMMEE GERMAINE PAR ANTHOINETTE
LE ROY, DAME DUDIT GAZERAN L’AN M.C.XXXI

A cette date, la cloche cassée le 8 mai 1945, fut refondue ; Elle porte une nouvelle inscription ainsi que le nom des principaux donateurs.
L’église de Gazeran est dédiée à Saint Germain l’Auxerrois, anciennement patron des chasseurs avant Saint-Hubert. Elle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques et des sites le 19 Octobre 1965.

Le Calvaire

Devant l’entrée du château, un calvaire porte cette mention :
« 1691. Au nom de Jésus, prie pour les trépassés »
Il évoque vraisemblablement des morts nombreux (famine ? épidémie ?) en ces années difficiles de la fin du XVIIème siècle.